Nord-Kivu: Caritas Butembo-Beni multiplie les semences de la pomme de terre pour accroitre la production agricole à Lubero
Caritas Butembo-Beni a adopté cette approche des champs de multiplication des semences dans l’objectif de permettre à tous les bénéficiaires de ce projet du secteur de sécurité alimentaire d’accéder à une quantité suffisante de la semence. C’est dans l’espoir d’accroitre la production agricole et ainsi améliorer la sécurité alimentaire dans les ménages ruraux et leur revenu.
Caritas Butembo-Beni a adopté cette approche des champs de multiplication des semences dans l’objectif de permettre à tous les bénéficiaires de ce projet du secteur de sécurité alimentaire d’accéder à une quantité suffisante de la semence. C’est dans l’espoir d’accroitre la production agricole et ainsi améliorer la sécurité alimentaire dans les ménages ruraux et leur revenu.
La Caritas diocésaine s’est procurée la semence chez CAPSA Centre d’Adaptation et de Production de Semences Améliorées de Luotu
Comment est-ce une amélioration ?
Avant de 2023, Caritas Butembo-Beni octroyait à chaque bénéficiaire une semence de pomme de terre de 5 kg. Prenant donc l’exemple, la semence de 124 kg qui a été plantée à Lughutu en avril dernier pour la multiplication, elle serait distribuée à 25 bénéficiaires, à raison de 5 kg pour chacun.
Aujourd’hui avec les champs de multiplication des semences, la même semence de 124 kg est mise dans le champ pour multiplication avant toute distribution aux paysans. Avec les 808 kg de semences obtenus après multiplication, à raison de 5 kg par bénéficiaire, Caritas est capable d’octroyer la semence à 160 paysans. Comme Caritas a décidé d’octroyer une quantité suffisante aux paysans qu’il accompagne, chacun aura alors 30 kg, et ainsi 26 agriculteurs vont se répartir les 808 kg.
Dans les deux cas de l’exemple illustratif ci-haut, les agriculteurs qui pourront bénéficier de la semence sont au nombre de 25. Une semence qui était destinée à 160 bénéficiaires sera distribuée à 26 bénéficiaires. La différence pour le deuxième cas, c’est l’octroi de 25 kg de plus au même nombre de paysans, donc avec une amélioration de 500% à terme de quantité. C’est cette amélioration qui motive Caritas Butembo-Beni à recourir aux champs de multiplication de semence.
Multiplier la semence, c’est aussi combattre les bactéries
Caritas Butembo-Beni multiplie la semence de la pomme de terre pour les bénéficiaires de son programme de la sécurité alimentaire, mais il va falloir qu’elle soit plus robuste pour combattre des bactéries et champignons qui attaquent les semences. Dans son grenier de Lukanga, la semence fait face à cette menace.
Dans le champ de multiplication de semence, 38 plantés ont manifesté le flétrissement bactérien. Les agronomes de Caritas Butembo-Beni ont constaté l’incident au 45ème jour. Ces erreurs sont parfois dues à la mauvaise sélection de la semence ou l’infiltration d’une semence atteinte des bactérioses.
C’est une maladie difficile à découvrir au début, mais lorsqu’elle dégrade, une pomme de terre peut anéantir tout le grenier. Les deux images ci-dessus montrent la phase initiale et et la phase finale de la maladie qui attaque la semence de la pomme de terre. (Orientez les flèches blanches vers la gauche ou la droite pour visualiser les images).
Pour faire face au flétrissement bactérien dans le champ, les agronomes ont fait une sélection négative pour améliorer la semence. Il s’agit d’arracher les 38 plantes ayant manifesté le flétrissement bactérien et enlever la terre qui était en contact avec toute plante malade pour éviter toute contamination.
« Nous avons mis la cendre pour désinfecter le poquet et éviter ainsi la propagation de la maladie dans le reste du champ » explique l’agronome. Autre traitement contre les champignons, c’est le ridomil. Ce fongicide anéantit le champignon de mildiou qui attaque la pomme de terre.
Un programme-réponse au développement de Lubero
Ces activités se réalisent dans le cadre du « Programme d’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté des ménages ruraux dans les territoires de Lubero, Kasongo, Kasangulu et Kongolo en République Démocratique du Congo ».
En territoire de Lubero, au Nord-Kivu, c’est la Caritas Butembo-Beni qui met en œuvre ce programme dans les villages Musienene, Lukanga, Lughutu et Masereka. Il est financé par l’Agence Norvégienne de Développement (NORAD), par le truchement la Caritas Norvège et Caritas Congo Asbl. Un accent particulier est porté sur les femmes rurales, comme facteur de développement durable.
Caritas Butembo-Beni s’est engagée à investir dans les communautés rurales, particulièrement les femmes.
Depuis 5 ans, il accompagne 2592 ménages ruraux dans l’agriculteur, l’élevage, la pisciculture, l’éducation nutritionnelle et la prise en charge des enfants sous courbe [atteints du marasme], la protection de l’environnement, l’épargne et le crédit, l’alphabétisation, etc. Le programme vise à assurer la bonne sécurité alimentaire dans les ménages ruraux et améliorer leurs conditions économiques.
Elie Kasereka
